Le texte ci-dessous a été rédigé par Philippe Canal, technicien à l’ONF, suite à la visite de parcelles du Chat Sauvage. Philippe est aussi sociétaire et nous le remercions en retour de partager son regard sur quelques parcelles du groupement.

Le 26 avril Frédéric Beaucher gérant du groupement m’a fait visiter deux parcelles du groupement dans le cadre d’un repérage pour un reportage de la Chaîne Parlementaire.

Dans le bois de Chaumeras au bord du lac de Chaumeçon (une vraie carte postale !), nous avons parcouru un beau peuplement feuillu mélangé (hêtre, chêne, charme, merisier …) relativement homogène. La parcelle vient de passer en exploitation et ce qui frappe au premier regard c’est la qualité de réalisation tant de l’abattage que du débardage : quasiment pas d’arbres blessés et des sols indemnes alors qu’un volume conséquent a été « sorti » au cœur d’une saison copieusement arrosée. Tout a été mis en œuvre pour protéger le sol : ouverture préalable de cloisonnements d’exploitation équidistants sur lesquels les passages d’engins ont été cantonnés, débusquage des bois abattus en bordure de ces cloisonnements par deux chevaux et leur conducteur, choix d’intervenants (bucherons, débusqueur, débardeur) respectueux des consignes et aimant manifestement le travail bien fait, gros suivi de chantier par Frédéric ce qui a permis de faire intervenir le tracteur de débardage en période optimale. Sans oublier le soutien du Conseil Régional de Bourgogne-Franche Comté pour financer en grande partie la traction animale, mode de débardage le plus respectueux des sols. Le résultat est exemplaire. Le martelage a permis un travail dans les étages occupés par le taillis et la futaie au bénéfice d’arbres présentant un bon compromis vigueur/qualité. D’intensité modérée la coupe étage verticalement le couvert et améliore ainsi l’ambiance lumineuse indispensable à la réussite d’une gestion en irrégulier. Et puis au-delà des aspects techniques, c’est simplement beau et tellement agréable à arpenter.

Dans le bois de la Come au blanc, nous avons visité un peuplement différent, plus hétérogène alternant futaies assez denses de hêtres, chênes et châtaigniers dépourvues de taillis, trouées ouvertes au stade pionnier où le bouleau prospère peut-être causées par des coups de vent ainsi qu’une jeune plantation de Douglas de 2 hectares. Le peuplement a bénéficié des mêmes interventions que le précédent avec la même qualité d’exécution. La coupe s’est concentrée dans les zones de futaie dense dans lesquelles elle a permis de réduire un peu la densité en cherchant à rééquilibrer au profit de chênes épars un mélange fortement dominé par le hêtre. Les trouées sont pour le moment laissées au repos. La jeune plantation de Douglas heureusement incomplète comporte de ce fait un recru feuillu intéressant en termes de mélange d’essences. Une réflexion est en cours pour déterminer l’intervention la plus adaptée pour améliorer sinon pérenniser le mélange résineux/feuillus existant avant que la dynamique du Douglas ne lui porte atteinte. Une parcelle mosaïque de peuplements différents très intéressante.

Frédéric, merci pour tout.

Texte de Philippe Canal, technicien à l’ONF