En ce jeudi 26 mai 2022, nous avions rendez-vous devant l’église de Montsauche pour aller marquer les limites de plusieurs parcelles du Chat Sauvage. Après quelques minutes d’attente, je commençais à me demander si j’avais bien compris le rendez-vous. Un grand inconnu me fait signe et surprise c’est Christian Martin qui est venu me chercher pour me mener sur la rue principale où Jean-Pierre Renault que je ne connaissais pas non plus nous attendait.
Tout de suite, nous commençons par les choses sérieuses, avons-nous tout ce qu’il faut pour le casse-croûte ? Pas vraiment de mon côté, heureusement l’épicerie toute proche est ouverte. J’ai vite vu que j’avais affaire à des spécialistes avec non seulement du ravitaillement mais aussi cartes, serpe bien aiguisée, casquette sur la tête, petit couteau, sac à dos et pour Christian le livre de la flore forestière française. Une vraie bible comme je l’ai découvert.
Et nous voilà partis jusqu’au pont de la Cure en bas de Palmaroux près de l’ancien gîte, pour celles et ceux qui connaissent. Je vois tout de suite que nous aurons une très belle journée riche en découvertes ! Moi, plein de questions car je ne connais pas grand-chose. Christian nous décrivant patiemment et dans le détail les plantes dont la première est une espèce invasive qui envahit tout ! Et Jean-Pierre qui, petit à petit, nous conte écrits ou rencontres théâtrales du côté d’Anost et de bien des endroits !
Venons-en aux parcelles, d’abord, il faut les trouver ! La première est au bout d’un chemin qui finit sur une culture de fraises que nous avons évidemment goutées (j’ai appris après que nous étions filmés, heureusement que nous n’avons gouté qu’une fraise !).
Ensuite, heureusement que Christian et Jean-Pierre ont l’œil, qui sur le plan et qui sur le détail qui nous guide, un fossé, un muret, un ancien chemin tout couvert de fougères et de houx.
Nous sommes enfin sur la parcelle ce que confirme le GPS du téléphone mobile quand il veut bien dire où nous sommes. Vivement, le GPS sensible que le groupe a commandé et qui doit arriver !
C’est alors que toute l’expérience forestière de Christian est à l’œuvre avec une description des essences, du hêtre majestueux au houx dont j’ai appris qu’il faisait d’excellents manches d’outils, en passant par le saule marsault (rapidement confondu avec le meursault !) aussi appelé saule des chèvres (salix caprea). Je vous avais bien dit qu’on apprenait beaucoup de choses ! Le terrain est assez humide avec une source sur le haut avec une sorte de lavoir ou abreuvoir très bien caché sous d’épaisses couches végétales et … les pieds qui s’enfoncent dans la vase…
On en oublie vite de marquer les limites du terrain et que nous avons plusieurs parcelles à visiter, tant il y a à voir.
Passons à la prochaine parcelle qui est au-dessus des tourbières de Champgazon. Celle-ci est plus facile à trouver car le long d’un chemin bien marqué et même sur le GR 13.
Cette parcelle est étonnante par sa diversité intrinsèque. Le long du chemin, elle est impénétrable alors on en fait le tour. Sur la bordure haute, grâce aux observations de Jean-Pierre et Christian, j’ai pu comprendre qu’elle a visiblement été éclaircie du fait d’arbres qui se sont couchés depuis une parcelle en vis-à-vis visiblement. Le lieu est propice pour un petit arrêt tellement il est agréable ! Cette fois ci, de nouveaux des saules marsault, on en a vu un de belle taille cassé en son milieu comme cela semble arriver souvent à cet arbre (encore une information apprise ce jour-là merci Christian !). Autant sur la bordure du haut, la parcelle a été éclaircie et agréable pour une pause et une promenade autant le reste de la parcelle est une succession d’essences variées et laissées en libre évolution sans arbre d’aussi belle apparence que sur la parcelle précédente. On y trouve aussi des charmes, des conifères avec quelques douglas mais surtout des épicéas. Le plus frappant concerne ces épicéas très fins et très hauts, assez resserrés. J’ai appris que c’était probablement une zone destinée à la production de sapins de Noël qui n’ont pas trouvé preneur et sont restés sur pied. Nous avons vu plusieurs zones sur diverses parcelles ainsi végétalisées. Cela donne des troncs fins (des « crayons ») dont certains sont brisés à mi-hauteur et d’autres couchés et à moitiés retenus par des feuillus en bordure ou d’autres sapins. On pourrait peut-être en faire des piquets à ce que j’ai compris mais pas bien plus. Enfin plus bas, nous retrouvons quelques jolis hêtres avec leur parterre rougis par leurs feuilles.
Et nous voilà partis vers la dernière parcelle de la journée !
Celle-ci aussi a besoin d’être retrouvée car cachée au milieu d’autres bois. C’est une belle hêtraie avec quelques chênes. Nous en avions vu avant mais moins qu’ici. Et stop ! Au milieu se dresse bien droit et assez jeune (20 ans) un châtaignier, l’unique spécimen de la journée. Jugé en bonne santé, pas atteint par la maladie de l’encre, il a ajouté le plaisir d’une rencontre inattendue à celui de la promenade. Cette parcelle a une forme difficile à circonscrire sur le terrain. Elle est bordée par un chemin pas évident à trouver, par un cours d’eau tout aussi difficile à trouver, mais que la lumière est belle !
Voilà, autant vous dire que si, on doit refaire des visites de parcelles, je recommande à chacune et chacun de vous d’y aller. C’est un vrai plaisir !
Merci à Jean-Pierre et Christian pour cette très belle journée.
Malik