Comptage des chauve-souris sur une parcelle de Chaumeçon

Maxime Jouve, écologue-naturaliste, a réalisé une étude de comptage de chauve-souris sur une des parcelles du Chat Sauvage située près du lac de Chaumeçon. Coïncidence, habitant sur le Morvan, je viens d’observer deux chauve-souris dans ma cave ! Alors découvrons vite cette étude dont nous remercions Maxime Jouve.

Premières coupes dans les parcelles du Chat Sauvage

Anouk, sociétaire du Chat Sauvage et auteure de livres sur la forêt et les métiers de la forêt, nous fait le plaisir de partager une étape importante dans la vie de notre groupement. Découvrez l’expérience vécue et de belles images de Jean-Luc  Luyssen qui viendront conclure la narration.

 » Dans les grandes lignes ça se passe très bien, mais on a eu quelques déconvenues sur la première parcelle  » – c’est ce que nous dit Frédéric quand on arrive, samedi 27 janvier 2024.
A6 bloquée, panneaux de villages retournés tout au long de la départementale, rien qui n’effraie le Berlingo blanc de Polska, coup de clochette à chaque redémarrage. Un grand soleil et un chaleureux accueil nous attendent à Brassy.
« On », c’est trois générations de femmes aux noms polonais, un pied artiste à Paris, un pied forestier dans le Morvan. Venues quelques jours à l’occasion du chantier de bûcheronnage pour mieux connaître nos parcelles, mieux comprendre ce qu’on y fabrique, rêver à ce qu’on pourra y faire ou ne pas y faire dans le futur.

Travail en cours

Rapidement Frédéric nous emmène au chantier à la Come-au-blanc, Unité de gestion n°2 (UG2) dans le Plan Simple de Gestion (PSG), parcelle de type 1, c’est-à-dire une futaie feuillue, chênaie-hêtraie acide, coupe prévue pour 2023. On est presque à l’heure. Dans le PSG, ça se présente comme ça : « Ce peuplement sera conduit en futaie irrégulière. Le premier passage devra sélectionner les tiges d’avenir de chêne et hêtre, par élimination des brins concurrents ou co-dominants. Le chêne sera préférentiellement conservé au détriment du hêtre dont la croissance est plus forte. Une part d’essences diverses devra être conservée afin de maintenir la diversité de l’écosystème. Ces conditions de prélèvement laisseront un peuplement toujours dominé par les bois moyens et gros bois mais les trouées générées devraient favoriser le développement de la régénération naturelle. (…) La rotation des coupes sera fixée à 12 ans avec un prélèvement inférieur à 20 % du volume bois d’oeuvre. »
Le véhicule des bûcherons de Loire-Atlantique est en bas du bois, qui est d’abord celui du voisin. On suit les traces des chevaux sur le chemin boueux, il a plu dans la semaine, pas toujours marrant. Au bout de quelques minutes on tombe sur des belles grumes marquées CB à la bombe fluo, CB comme Carte Bancaire ? Non, pas le genre de la
maison, mais Coopérative Bocagère. On entend les tronçonneuses au loin, les gars sont dans les parages, et nous on se dit tiens, on est chez nous. On rencontre d’abord Christophe le débusqueur, avec ses deux chevaux de trait Pompon et Frégate : un Ardennais de quatorze ans au crin sombre, et une Comtoise de 8 ans à la crinière blonde. Il paraît que Pompon est plan-plan, autrement dit flegmatique mais stable, tandis que la jument est fougueuse et moins constante. Christophe les guide tout doucement, il leur parle en français (à gauche, à droite) et en onomatopées de type oyo ou ayaya pour dire stop ou on y va. La démonstration est bluffante : un coup de collier synchronisé et le bois glisse sur le sol, accroché à une chaîne. Si la grume est plus conséquente, il y a le trinqueballe : un petit char à deux roues sur lequel l’on arrime. Et si ça ne suffit pas, le débusqueur met en place un système de mouflage avec cordes et poulies, qui, fixées à l’aide de sangles autour de solides troncs de hêtres, démultiplient la force de traction des chevaux. Ancestralement futé.
On retrouve les trois autres bûcherons en contrebas, Camille, Sam et Nolig, autour d’un hêtre couché de 40 cm de diamètre – ah c’est vous les actionnaires ! Ils nous racontent les petites déceptions du début de semaine, environ 80% de bois roulés dans la parcelle du bas, celle de Chaumeras. Ça pourra partir en planches ici mais pas en charpente chez eux, à Notre Dame-des-Landes. La roulure, c’est une fente tangentielle dans le duramen, autrement dit des cernes qui se décollent dans le bois de coeur, ce qui diminue ses propriétés mécaniques, et donc sa valeur économique. On ne sait jamais vraiment à quoi elle est due : ça peut être génétique, ça peut aussi venir de l’acidité du sol qui créerait une carence en calcium. Dans le cas d’un taillis qu’on convertit en futaie, une éclaircie tardive peut provoquer ce type de décollement, à cause d’une entrée de lumière trop vive, accélérant la croissance trop violemment. Mais ça, ça n’est pas visible depuis l’extérieur, alors on devra bien s’accommoder de s’être fait rouler par la forêt, qui ne laisse pas vendre ses fûts si facilement.
Le lendemain on va se promener dans le bois en question, celui de Chaumeras, qui donne sur le lac de Chaumeçon. UG1 sur notre PSG, coupe prévue pour 2022. Presque à l’heure. Grand soleil encore. On observe de nos propres yeux les roulures sur les grumes au sol : dommage. D’autres se présentent mieux, taguées CB sur la tranche. On repère un arbre marqué mais laissé sur pied, parce qu’on y a observé un trou de pic entre temps. Le martelage a été fait il y a deux ans, il était devenu peu visible, alors on a repassé des coups de fluo plus récemment, en vue de la coupe. Ça nous a laissé un droit de regard supplémentaire, et quelques oublis. Nos forestiers de la ZAD ont l’habitude de se laisser ce choix du dernier moment, abattre ou ne pas abattre, ne pas devenir des machines. Ça ralentit un peu le processus, ça le rend aussi plus intéressant. Être bûcheronne, c’est faire marcher à la fois ses bras, sa tronçonneuse, et sa tête.

Un samedi soir au Carrouège : focus sur la Coopérative Bocagère

Tout cela, ils nous l’expliquent posément le samedi soir au Carrouège, carrefour en patois local, où nous attendent les membres d’Adret Morvan et quelques habitué·e·s. Parmi les acquis à Notre Dame-des-Landes, il y a eu la reconnaissance du Plan simple de gestion de la forêt de Rohanne, racheté par le Conseil départemental, officiellement propriétaire du lieu. L’ONF a reformulé quelques phrases avant d’y apposer sa signature, mais c’est bien le collectif Abrakadabois qui l’a conçu, pendant les années d’occupation2. La gestion tripartite actuelle n’est pas sans embûche : dès la première phase, le martelage, des désaccords se sont manifestés autour de l’épineuse question de la bombe ou du marteau. Les bûcherons étaient contre le marteau, qui en écorçant le tronc, l’abîme, et annule la possibilité de rétractation. De plus, le seau de l’ONF incarne un pouvoir étatique que les forestiers du bocage ont du mal à voir se dessiner sur les arbres qui ont abrité leurs années de lutte. C’est donc avant tout un affrontement symbolique qui se joue ici, entre deux entités collectives aux principes structurels opposés. D’ailleurs, dans de nombreuses autres régions, les agent·e·s de l’ONF préfèrent utiliser la bombe de peinture, dont l’application est bien moins fatigante que le coup de marteau. Peut-être trouveront-ils et elles un point d’accord avec le rol’ink et sa peinture nontoxique1 ? Pour l’instant, nous disent les bûcherons, c’est à eux que sont confiés les chantiers du Bois de Rohanne. Ce pouvoir qu’ils ont acquis se loge dans leur intransigeance-même : à tout moment, ça peut péter. Or, l’État n’y aurait aucun intérêt : sa mission est de montrer à tout le monde que la situation est normalisée, qu’il ne se passe plus rien à Notre Dame-des-Landes. Pour autant, la Compagnie Bocagère n’a aucune garantie pour l’avenir. Ils se contentent de faire des offres qu’ils ne pourront pas refuser, avec le sourire. Techniquement, ils forment une SCIC – prononcer skik –, une société coopérative d’intérêt collectif. Elle regroupe différents corps de métiers et des adhérents non producteurs, comme le ferait une association. Une compta commune mais aussi des comptas séparées. Une partie des productions part à la vente et les revenus paient le matériel, l’autre partie est dédiée à l’auto-consommation. Au bout de cinq ans, les bûcherons ne se paient pas, mais c’est doucement en train de changer. Ce qu’ils défendent et continueront à défendre, c’est le droit d’usage. L’ACCA (Association Communale de Chasse Agréée), par exemple, était là avant eux. Alors les chasseurs chassent. Ça ne les empêche pas de discuter ensemble, de chercher des accords. Rien n’est jamais figé dans les gestions collectives. Un jour, nous raconte l’un des bûcherons, il y a même eu une ZAD dans la ZAD, car une partie des occupant·e·s refusaient de couper des arbres. Cela rejoint les préoccupations de membres de notre propre groupement, pour qui le fait d’ôter la vie à des êtres végétaux ne va pas de soi. Celles et ceux pour qui le coup de tronçonneuse restera toujours trop rapide, trop brutal. Ce sont des sensibilités qui se confrontent. Et en se confrontant, font aussi front ensemble. Pour le respect des forêts, de ses cimes et de ses sols, de ses eaux et de ses animaux. Parmi ces derniers, nous-mêmes, qui utilisons le bois. Qui, avec l’argent des arbres abattus avec soin, pourrons maintenir l’activité du groupement, pour épargner des parcelles d’un enrésinement mortifère. Nous réunir autour des bois, dans les bois. À la question de l’animisme, les gars du bocage rigolent. Les anthropologues et sociologues, bientôt plus nombreux·ses qu’eux, plaquent parfois leurs fantasmes. Eux, les bûcherons, font simplement les choses consciemment. Toujours l’hiver, hors-sève et en lune descendante, comme le faisaient les anciens. Adossés à l’arbre, les mains en prière, de haut en bas, visualisant le parcours de la chute. Ajustant la direction selon le poids supposé des branches et les obstacles. Rien d’ésotérique, c’est un rituel technique.
Une concentration. Une manière d’être arbre peut-être, mais un arbre qui choit. En toute humilité.


Fin de chantier

Les jours suivants, le trinqueballe se renverse souvent à la Comme-au-blanc. Les zones pentues donnent du fil à retordre à l’équipage. Irène, maraîchère rencontrée au Carrouège, vient prêter main forte. À force de patience, les grumes sont remontées sur le chemin. Une à une, ne laissant quasiment aucune trace derrière elles, si ce n’est quelques crottins qui viendront enrichir le sol. Pendant ce temps-là, les trois bûcherons terminent leurs coupes.
Les journées sont ponctuées de repas partagés – merci à Maty pour son excellent yassa, et aux poulets sacrifiés de Loire-Atlantique –, de conversations et de rires, de morceaux d’accordéon en italien qui ont traversé l’Europe de l’Est, de visages au soleil et manches retroussées.
On poursuit nos visites de parcelles, aussi. La hêtraie à houx en pente légère d’Ouroux, avec ses quelques chênes et ses sources, à la tombée de la nuit. L’ancienne coupe rase de Huis Guyollot, sur le bord de la voie romaine vers chez Ariel, où repoussent en masse les bouleaux, éternels pionniers. Germent des idées de cabanes, de spectacles. De longues marches solitaires, de nuits dans les bois. Nos forêts sont multifonctionnelles, on ne l’oublie pas.

Bilan

Côté chiffres, ça donne ça : environ 50 m³ de chênes et 60 m³ hêtres (40 m³ à Chaumeras, principalement du chêne, et 70 m³ à la Comme-au-blanc), représentant en tout un volume de 110 m³ de bois d’oeuvre, et autant en bois de chauffage. Dix jours passés sur place et un peu plus de 1000 km parcourus par les bûcherons, puis par le grumier qui viendra chercher le tiers de la récolte, chêne exclusivement. C’était le parti pris d’un travail bien fait et de rencontres enrichissantes, mais aussi d’une opération financièrement non-rentable. Le Conseil Régional Bourgogne Franche Comté nous allouant une subvention de 3800€ pour compenser le surcoût généré par une pratique vertueuse et respectueuse des sols, nous sommes proches de l’équilibre. Mais il est précaire. Nous aimerions, à l’avenir, pouvoir allier qualité du travail et des bois, et viabilité financière. Nous avons encore du chemin à faire dans la structuration de notre filière bois locale, et notamment des débouchés à trouver pour le hêtre : le chantier est lancé. Pour l’heure, une petite partie seulement sera traitée en local. Mais le vrai bilan revient aux travailleurs, que nous remercions encore :
« En plus de la valeur intrinsèque certaine d’une collaboration entre deux entités issues de luttes victorieuses contre des grands projets inutiles, nous, l’équipe de la filière bois de la Coopérative Bocagère, avons tous été très heureux de travailler dans les forêts du Chat sauvage.
Travail intéressant, beau cadre, beaux arbres, belles rencontres et découverte du Morvan pour la plupart d’entre nous. Nous avons travaillé avec tout le soin que nous sommes capables de prendre et nous espérons que l’ensemble des membres du chat sauvage, des professionnels qui gravitent autour ainsi que les locaux sauront le voir. Nous allons ramener environ 33m³ de votre bois chez nous et nous serons ravis de raconter son histoire aux personnes qui feront leur charpente avec. Il est probable que nous destinions un beau morceau a être mis en valeur sur l’une de nos infrastructures à Notre-Dame-des-Landes avec une dédicace au chat sauvage dessus.
Au plaisir de revenir travailler dans le Morvan,

L’équipe des bûcherons et débusqueurs de la Coopérative Bocagère. »


Pour aller plus loin :
1 Le rol’ink non-toxique pour le marquage des arbres : https://france3-
regions.francetvinfo.fr/grand-est/vosges/epinal/video-sa-peinture-non-toxique-permetaux-
agents-de-l-onf-de-marquer-les-arbres-sans-danger-2859905.html
2 Reportage dessiné d’Hélène Copin, sur un chantier de bûcheronnage à la ZAD en
2020 : https://copindesbois.fr/alternatives-forestieres/zad/


Toutes les photographies présentées dans cet article sont de Jean-Luc Luyssen que nous remercions

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Un regard d’expert après une visite de parcelles

Le texte ci-dessous a été rédigé par Philippe Canal, technicien à l’ONF, suite à la visite de parcelles du Chat Sauvage. Philippe est aussi sociétaire et nous le remercions en retour de partager son regard sur quelques parcelles du groupement.

Le 26 avril Frédéric Beaucher gérant du groupement m’a fait visiter deux parcelles du groupement dans le cadre d’un repérage pour un reportage de la Chaîne Parlementaire.

Dans le bois de Chaumeras au bord du lac de Chaumeçon (une vraie carte postale !), nous avons parcouru un beau peuplement feuillu mélangé (hêtre, chêne, charme, merisier …) relativement homogène. La parcelle vient de passer en exploitation et ce qui frappe au premier regard c’est la qualité de réalisation tant de l’abattage que du débardage : quasiment pas d’arbres blessés et des sols indemnes alors qu’un volume conséquent a été « sorti » au cœur d’une saison copieusement arrosée. Tout a été mis en œuvre pour protéger le sol : ouverture préalable de cloisonnements d’exploitation équidistants sur lesquels les passages d’engins ont été cantonnés, débusquage des bois abattus en bordure de ces cloisonnements par deux chevaux et leur conducteur, choix d’intervenants (bucherons, débusqueur, débardeur) respectueux des consignes et aimant manifestement le travail bien fait, gros suivi de chantier par Frédéric ce qui a permis de faire intervenir le tracteur de débardage en période optimale. Sans oublier le soutien du Conseil Régional de Bourgogne-Franche Comté pour financer en grande partie la traction animale, mode de débardage le plus respectueux des sols. Le résultat est exemplaire. Le martelage a permis un travail dans les étages occupés par le taillis et la futaie au bénéfice d’arbres présentant un bon compromis vigueur/qualité. D’intensité modérée la coupe étage verticalement le couvert et améliore ainsi l’ambiance lumineuse indispensable à la réussite d’une gestion en irrégulier. Et puis au-delà des aspects techniques, c’est simplement beau et tellement agréable à arpenter.

Dans le bois de la Come au blanc, nous avons visité un peuplement différent, plus hétérogène alternant futaies assez denses de hêtres, chênes et châtaigniers dépourvues de taillis, trouées ouvertes au stade pionnier où le bouleau prospère peut-être causées par des coups de vent ainsi qu’une jeune plantation de Douglas de 2 hectares. Le peuplement a bénéficié des mêmes interventions que le précédent avec la même qualité d’exécution. La coupe s’est concentrée dans les zones de futaie dense dans lesquelles elle a permis de réduire un peu la densité en cherchant à rééquilibrer au profit de chênes épars un mélange fortement dominé par le hêtre. Les trouées sont pour le moment laissées au repos. La jeune plantation de Douglas heureusement incomplète comporte de ce fait un recru feuillu intéressant en termes de mélange d’essences. Une réflexion est en cours pour déterminer l’intervention la plus adaptée pour améliorer sinon pérenniser le mélange résineux/feuillus existant avant que la dynamique du Douglas ne lui porte atteinte. Une parcelle mosaïque de peuplements différents très intéressante.

Frédéric, merci pour tout.

Texte de Philippe Canal, technicien à l’ONF

Clothilde Gosset, sociétaire et artiste !

Membre du groupement forestier depuis 2017 pour redonner à la Terre ce qu’elle nous a offert, Clothilde Gosset (1983, France) est une artiste pluridisciplinaire travaillant principalement le bois. Sa pratique et sa recherche artistique empruntent au vivant la figuration végétale, minérale ou océane comme retranscription métaphorique des questionnements sémiologiques et philosophiques de ce qui relie au monde.

Découvrez son portfolio !

Festival de la pluie de Saint-Amand-en-Puisaye

Le texte qui suit provient de l’organisation du festival – sous toute réserve

22 et 23 juillet 2023

Pourquoi ce festival en Puisaye,
au « Vert pays des eaux vives » ?

Les régimes de pluie changent avec le climat,
en Puisaye comme ailleurs.

C’est pourquoi nous avons voulu, au cœur de l’été, consacrer deux jours à la pluie dans tous ses états. Cet événement tout public et familial, organisé par l’association Puisaye votre Energie, proposera de nombreuses activités dans tout le village.

Ces journées seront placées sous le double signe de la célébration festive de la pluie et de la réflexion sur ce qui change et ce qui doit changer quand la sécheresse fragilise les sols, les forêts, les ressources en eau.

• Dates et horaires : Samedi 22 et Dimanche 23 Juillet 2023 / toute la journée

•Lieu : Saint-Amand-en-Puisaye 58310 (Nièvre). Les animations se répartissent dans l’ensemble du village : les rues, l’intérieur du château et son parc, la bibliothèque, le Cube, l’Eglise, la librairie les Oiseaux de nuit, etc.

• Accès : Entrée libre et gratuite, à l’exception de l’entrée au concert de clôture du Festival, le dimanche soir, payante (15€/adulte – gratuit pour les enfants).

• Animations : Expositions de photographies, peintures et sculptures / Ateliers créatifs / Projections de documentaires / Petit marché de créateurs et artisans locaux / Concerts / Tombola / Défilé en musique dans les rues / tables rondes-débats sur Pluies et changement climatique : comment réagir ?

Programme des tables rondes : voir programme détaillé et intervenants, page suivante.

• Installations : Buvettes et restauration (préparations sucrées et salées) seront accessibles toute la journée, le samedi et le dimanche.

• Comité d’organisation du Festival : Didier Jouanneau, Emilie Fontaine, Manon de Molay, Odile Dupont, François Dupont, Gérard Gendrau, Jean-Yves Laurent et Romain Thervais.

PLUS D’INFOS et CONTACT

Site internet : http://puisayevotrenergie.org

Adresse de contact pour le public : festivaldelapluie58@gmail.com

PROGRAMME ET INTERVENANTS

DES

TABLES RONDES

Salle Mazarin du château de Saint-Amand-en-Puisaye

Nièvre

PLUIES ET CHANGEMENT CLIMATIQUE :
COMMENT RÉAGIR ?

Samedi 22 juillet 15 h – 17 h30

TABLE RONDE I

Sols, forêts, cours d’eau, à l’épreuve de la sécheresse

Intervenants :

            Philippe Canal, Technicien forestier et représentant des personnels de l’ONF

            Pierre Curmi, Enseignant-chercheur en physique des sols, membre de la CPIE

            Jean Massé, Maire de Saints-en-Puisaye et agriculteur bio.

            Clément Novaro, Architecte, auteur d’une étude sur la rivière La Vrille.

En marge de la table ronde I

Documentation et expériences dans la salle Mazarin

Etude du sol par sondage en deux endroits du parc, par Pierre Curmi

Observation d’arbres du parc du château, avec Philippe Canal

Dimanche 23 juillet 10 h-12 h 30

TABLE RONDE II

Habitat, champs, jardins : Comment préserver les ressources en eau ?

Intervenants :

              Fayçal Anseur, Formateur et entrepreneur en agrobiologie.

              Boris Aubligine, Initiateur et animateur de l’écolieu Etika Mondo.

              Vincent Lefèvre, Producteur de céréales bio, meunier en Puisaye.

              Jean Massé, Maire de Saints-en-Puisaye et agriculteur bio.

              Jean-Marie Vernhes, Délégué de Pays (Puisaye) à la Fondation du Patrimoine.


En marge de la table ronde II

Documentation et expériences dans la salle Mazarin

Programme du week-end de l’AG (17-18 juin 2023)

En continu sur les deux jours, à la Maison du Parc

  • exposition de peintures autour de la forêt
  • présentation d’une collection d’oiseaux de la forêt (naturalisés)

SAMEDI 17 JUIN

9h45    Atelier reconnaissance des arbres, des oiseaux

Animé par Christian MARTIN
Rendez-vous à la Maison du Parc sur le parking visiteurs pour un départ à 10h précises
Marche de deux heures, sans difficulté majeure, mais de plusieurs kilomètres, sur chemins.

12h30 Repas tiré du sac ou au Bistrot du Parc

(Réservation Bistrot du Parc : 03 86 76 03 25)

Tout au long de l’après-midi, en parallèle

  • Atelier de grimpe d’arbres pour adultes et enfants
  • Atelier confection de masques et de parures en végétaux,
    avec Paola accompagnée de quelques bénévoles (N’hésitez pas à vous proposer)

14h30 Conférence à l’auditorium

le thème et l’intervenant(e) seront précisés ultérieurement

16h30 Intermède musical : improvisation dansée

par Karen et Collin (danse et contrebasse)

17h      Circuit botanique du Parc

Animation par Laurent                     

ou Visite de parcelles du Chat sauvage

Animation par Frédéric, Nicolas et/ou Christian

DIMANCHE 18 JUIN

8h30     Accueil des participants à l’auditorium de la Maison du Parc

9h – 12h30  ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Pendant l’AG, animation pour enfants : confection de masques (Paola)/ grimpe d’arbres

12h30   Déjeuner tiré du sac ou au Bistrot du Parc

(Réservation conseillée pour le Bistrot du Parc 03 86 76 03 25)

14h       Visite de parcelles du Chat Sauvage

Animation par Frédéric, Nicolas et/ou Christian

17h      Fin des activités

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse de la Maison du Parc

Les petites Fourches
530, route de Saulieu
58230 Saint Brisson

Covoiturage organisé
sur Covoitribu

Contact : Marie THIERY 06 28 28 77 94

Aller le samedi : https://www.covoitribu.fr/poll/46860_XD0jL8pu0B6JsW
Retour samedi soir : https://www.covoitribu.fr/poll/46857_U69mCrXBqoVYZc
Aller le dimanche matin : https://www.covoitribu.fr/poll/46858_lzJSNW7q6CasCq
Retour le dimanche soir : https://www.covoitribu.fr/poll/46859_fuPpFZf3Haq59a

Hébergement

Contact : Marie BLARY-SLIMANI 06 23 05 02 18
Courriel : marie-j.blary@laposte.net

Si vous souhaitez proposer un hébergement ou si vous en cherchez un,
vous pouvez contacter Marie pour une mise en relation

« Webinaire » en différé sur les forêts: Enjeux carbone et vulnérabilité au changement climatique

Brève de Danielle Bergeron

Premier d’un cycle qui en comprendra 3 organisé par Solagro, entreprise
associative qui regroupe chercheurs et professionnels, notamment de
l’agriculture et de la forêt souhaitant « promouvoir et mettre en place
dans divers domaines des pratiques de gestion des ressources naturelles
économes, solidaires et durables . « 

Outre l’enregistrement du webinaire, cette page donne accès à de
nombreux documents concernant la forêt et le bois.

Ces rencontres entrent dans le cadre du « Scénario Afterres 2050 »:
https://afterres2050.solagro.org/

Colloque national sur le bois-bûches (5 et 6 avril)

Brève de Danielle Bergeron

Il s’agit d’une première édition qui se tiendra à Saint-Jean-le-Blanc, près d’Orléans afin d’étudier les évolutions du marché, l’impact sur la qualité de l’air ou les ressources disponibles.

Peuvent y participer non seulement les professionnels de la filière mais aussi toute organisation publique ou privée dont les activités ont un lien avec le bois bûche.

Les organisateurs réunissent des associations professionnelles comme France bois bûche, Fibois et des structures publiques; préfecture, région, Ademe.

Un des thèmes étudiés sera le séchage artificiel du bois bûche, de plus en plus en vogue  pour alimenter les poêles à bois nouvelle génération, notamment à travers le rapport Solusec-Solutions techologiques pour le séchage du bois de chauffage- publié en 2021 par l’Ademe, l’ONF et des organisatons de la filière.

La consommation de bois de chauffage en France était alors estimée à près de 27,2 Mm3, dont seulement 4,8 Mm3 passaient par le circuit professionnel.

Voir:   https://probuche.fr/